samedi 17 juin 2017

Ma tentative d'Ascension vers l'Ultra... d'Annecy 29/05/2017



Plus la course est longue et plus le compte-rendu est difficile à accoucher !
Et puis il y a certaines fois où il est plus dur de revenir dessus…

Le programme pour ce 27 mai dernier était l’Ultra Race d’Annecy :  110km 7000m D+.


Le plus long que j’avais déjà couru était le Grand Trail des Templiers (76km) et le trail avec le plus de dénivelé était les Aravis (4700m D+) mais dans la douleur...
La préparation s’est bien déroulée avec au début la Course du Cœur, de belles sorties à Fontainebleau, à Bures, au Mont Griffon, au passage du Gord et avec le trail du Sonneur (Brie des Morin). Avec 650 km effectués en 3 mois de préparation et 8700 m de D+.
Pas seule pour relever ce défi, nous sommes tout une bande de potes de Brunoy à nous retrouver au bord de ce superbe lac d’Annecy et prêts à affronter ce défi.


Le retrait des dossards le vendredi se fera dans l’après-midi mais quel « bordel » pour y aller !!! Des voitures, des bouchons… si tu n’as pas un vélo là-bas tu es dans la m….. 



Bref je récupérerai le précieux sésame,


une bière et un magnifique décapsuleur en plastique.



et surtout je retrouverai Jupette en pleine forme !


Un petit tour rapide dans le Vieux Annecy et retour au camping pour manger du riz en plat et du riz au lait en dessert ! Zéro risque…


Fin de préparation du sac et vers 22h tout le monde part s’allonger. Impossible de dormir pour moi et même de m’assoupir. Trop de choses dans la tête.
A minuit départ du camping. Etrange de partir à cette heure de la nuit pour aller courir ! Enfin, la route est dégagée. Patrick, Thierry, Loïc et moi sommes très en avance. Quelques photos avant le départ.



Je serai dans le dernier sas. Les garçons sont devant et j’ai un peu les « boules » de devoir me retrouver seule dans ce sas mais coup de chance Carole me retrouve et nous allons ensemble vivre la longue attente du sas… La sono n’est pas terrible, nous n’entendons pas trop ce qui se dit devant… il y a l'élite devant : François d'Haène et Caroline Chaverot...


Comme prévu, le départ est donné à 1h30. Même à cette heure de la nuit, je cours bras nus car il fait encore 20°C ! Je vais courir une bonne quinzaine de kilomètres avec Carole. La montée du Semnoz se passe bien, les sensations sont bonnes. Peut-être un peu trop rapide mais en fait je ne sais pas…
Carole va partir devant et ma montre va commencer à me jouer un vilain tour… J’ai bien remarqué que les ravitaillements n’étaient pas tout à fait au kilométrage indiqué mais parfois en trail ces données sont approximatives et je ne m’en inquiète pas.
Vers 8h du matin, lors d’une transition sur une route montante, je marche, je sens que le sommeil me gagne, j’ai la désagréable sensation de tituber (déjà ressentie à la Saintelyon)… il faut que je fasse quelque chose. Je vais attendre d’être à nouveau sur un sentier monotrace pour pouvoir m’assoir tranquillement un peu en retrait du chemin, m’assoir, poser ma tête sur mes mains et me laisser aller… Cela va durer quelques  secondes mais les envies de dormir ne reviendront pas de la journée ! Efficace (merci Grand Fred pour le conseil).


Je vais avancer à mon rythme : je double les gars dans les montées, je me fais doubler dans les descentes. Je ne souffre pas de la chaleur, j’arrive à m’hydrater et manger. Avec du recul, j’étais bien en avance sur les barrières horaires mais j’ai perdu pied à cause de ce foutu programme Ultra Trac sur la montre Garmin Fenix 3. A un moment donné, un gars me voit sortir mon mini roadbook et avant que je lise, il me dit que nous sommes au km 38… ce n’est pas possible…


La preuve en image : distance du départ au sommet Semnoz normalement 17km... sur la montre déjà 25km...no comment

et là j’ai perdu pieds car ma montre affichait 52km et dans ma tête j’étais presque à la moitié… Je n’ai pas du tout géré cette déception, j’étais persuadée que c’était foutu pour moi alors qu’objectivement j’avais encore 2h d’avance sur les barrières horaires…
Avant le col de la Frasse, je vais profiter de magnifiques prairies pour me poser 10 minutes : sortir les lunettes de soleil, manger du fromage, une crêpe Bonne Maman et mettre de la crème solaire ! Mais je souffre dans toutes les descentes : douleurs au niveau des genoux. Je connais cette douleur je l'ai dèjà eu en randonnée mais là ça ne passe pas...Je repars vers le prochain ravitaillement à la Combe d'Ire. Dans la descente vers la combe, je fais la queue à une fontaine pour me rafraichir et j'entends quelqu'un qui m'appelle. C'est Loïc. Oh merde ce n'est pas bon. Lui a été malade depuis le départ... quelle poisse... Arrivés à la combe d'Ire, j'étais prête à arrêter car très mal aux genoux dans les descentes et surtout démoralisée... Finalement avec Loïc nous avons décidé de pousser jusqu'à Doussard soit 16km environ que nous ferons en marchant. Je ne regrette pas parce que nous aurons au moins eu une deuxième belle vue sur le lac d'Annecy.


Arrivée à Doussard, j'ai décidé d'arrêter, Loïc aussi et Patrick qui nous rejoint avait déjà aussi pris sa décision. Thierry, blessé a arrêté à la Combe d'Ire. Quand je suis arrivée à Doussard j'avais encore 2h08 d'avance sur la barrière horaire. Je n'ai pas eu la lucidité de me dire que je pouvais me reposer, me changer, manger et repartir. J'aurai pu terminer en marchant. Finalement j'ai effectué 72,6km 4404m de D+ en 16h11 soit du 4,48km/h.
C'est un abandon, un échec mais j'ai beaucoup appris. Ma préparation était bonne mais manquait d'au moins un week-end choc en montagne. Et pour aller au bout d'un ultra, il faut être psychologiquement à 100% sur son objectif. Et dernière chose : ne ps prendre pour argent comptant ce que sa montre affiche ;)


Difficile à imaginer mais j'ai envie de le refaire, de rectifier ce qui n'a pas été...j'ai un compte à régler !
Félicitations à Carole qui aura été jusqu'au bout !